Un jour de ma vie... LE jour !

Comment raconter une histoire comme celle-ci, impossible pourtant je me dois d'essayer, pour vous, pour nous, pour moi...

L'histoire commence à l'aube d'une nouvelle journée, semblable à tant d'autres et pourtant si différente des autres.

Le matin venait de se lever, le soleil apparaissait à peine au dessus de la cime des arbres. Quelques rayons commençaient à percer de ci de là parmi les branches et les troncs d'arbres dont certains semblaient centenaires.... Ainsi on voyait, au sol et sur les troncs, les dessins de quelque artiste fantastique... La forêt était baignée dans une clarté à vous éblouir. Ces rayons qui la traversait venaient se refléter sur la rosée encore fraiche du matin. Les gouttes coulaient sur les branches, les feuilles et les les fleurs, certaines même se détachaient de leur support et tombaient dans une chute qui paraissait infinie, venant se perdre dans le sable chauffé au sol par ce beau soleil qu'est celui du printemps. Les animaux nocturnes allaient se coucher, tandis que les autres se levaient, prenant leur relève.Les chouettes allaient s'abriter derrière les branches et les feuilles à l'endroit où elles étaient les plus denses, tandis que quelques mètres en dessous, un écureuil sortait de son antre, en se nettoyant. Au loin, à une cinquantaine de mettre de là,Two Half aperçut un magnifique cerf. Il était accompagné de trois biches qui avançaient à petit pas pour avoir le temps de manger à leur guise l'herbe fraiche. Les contemplant quelques brèves secondes, il poursuivit son chemin au travers des sentiers.

Les branches craquaient en séchant, les feuilles se redressaient sous le poids de l'eau qui diminuait en s'évaporant. Les animaux sortaient de plus en plus nombreux. Les oiseaux chantaient de leurs plus belles voix, appelant leurs congénères à venir les rejoindre dans leurs douces et belles ballades. Dans ce calme apparent, grouillait également une multitude d'insectes qui vaquaient à leurs occupations. Les papillons volaient de fleurs en fleurs, exposant à chaque forme de vie les riches couleurs qu'ils arboraient sur leurs ailes, et butinaient tranquillement ce qu'il leur était nécessaire. Plus bas pendant ce temps, se trainait une petite chenille qui s'apprêtait à faire son cocon. Si tôt dans la matinée et déjà à la tache... Ah que ces animaux étaient courageux et que pouvait-il s'exalter devant ce spectacle.

Alors que Two Half s'émerveillait devant la beauté de la nature qui lui était jusqu'alors restée inconnue, il sentit un frôlement dans son cou, puis il eut un contact avec il ne savait quoi. Cela descendait peu à peu le long de son bras, de son avant-bras jusqu'à ce qu'il sentit au creux de sa main une petite chose humide... Il se retourna alors lentement et quelle ne fut pas sa surprise...

Ce magnifique cerf qu'il avait aperçut était à ses côtés, il lui léchait à présent la main. L'animal divin releva alors sa tête et fixa l'homme dans les yeux. Celui-ci se sentit dès lors insignifiant devant ce regard majestueux. Il se sentit comme un barbare devant les tableaux d'un grand peintre, comme une faute de grammaire dans un texte de quelque écrivain célèbre , comme une fausse note dans la composition d'un morceau... Il plongea dans ce regard ne pouvant s'en échapper. Il y trouva un cercle parfait d'un marron clair dans lequel se trouvait un autre cercle d'une noirceur tellement profonde... Il s'enfonça alors encore plus profondément dans ce regard. Au bout de deux minutes ou de deux heures, il n'aurait su le dire, il crut apercevoir la conscience de l'animal. L'animal n'avait pas peur de l'homme, il apprit seulement qu'il craignait sa barbarie. Jamais le cerf n'aurait put tuer un de ses congénères, jamais il n'aurait pu manquer de respect envers un autre vivant... Il protégeait la forêt et continuait à présent. Il était celui que tous dans la forêt vénérait. Sa sagesse et son savoir semblait infini et le seigneur, bien qu'ayant se titre, s'inclina, genou à terre, devant le cerf et baissa pour la première fois les yeux. Le cerf vient alors toucher de nouveau le seigneur de son museau, mais cette fois-ci ce fut sur le front. Le seigneur se releva alors, et ensemble ils marchèrent sur des sentiers inconnus. Petit à petit les animaux sortaient de leurs abris et venaient se joindre à eux, ainsi un rouge-gorge vint se poser sur l'épaule droite de Two Half, pendant qu'un serpent grimpait le long de son bras gauche. Lui qui avait toujours tant crains et détesté cet animal, ne voyait à présent plus aucune raison d'avoir peur de ses crocs et de son venin. Pendant qu'il réfléchissait à cela, un sanglier apparut devant lui, s'arrêta, puis se retourna pour marcher à son côté. Le nombres d'animaux formant la petite compagnie ne cessait d'augmenter...

Ils marchèrent ainsi toute la journée, sans éprouver de fatigue ni de faim. Le soir approcha sans qu'ils ne purent s'en rendre compte. La journée semblait avoir été de courte durée, en fait pour le seigneur Two Half, elle avait été beaucoup trop courte. Lui qui se plaisait enfin dans la nature, lui qui n'avait plus peur de se que renfermait ces bois, lui qui croyait enfin en comprendre une infime partie, le voilà qui était obligé de les quitter. Les animaux le raccompagnèrent alors à la lisière de la forêt où le soleil commençait à décliner. Ensemble ils regardèrent le couché de soleil puis chacun dut repartir de son côté se reposer. Two Half qui n'avait jamais versé de larmes croisa alors le regard du cerf, et tel un enfant de six ans, il courut vers celui-ci le saisissant au cou. Il l'étreignait avec tant d'amour puis le relâcha et le regarda dans les yeux. Une larme coula sur la joue du seigneur. Elle se détacha, tomba et fini sa chute sur le sol où elle creusa un petit puits. Il continua à observer le cerf encore une demie heure, quand enfin une chose extraordinaire se passa... Le cerf pleura. Et la larme qui coulait le long de son pelage tomba également et fini sa course à dix centimètres de celle de l'homme, creusant un petit puits de la même profondeur.

Sous terre les deux petites gouttes se faufilaient entre les différentes minéraux pendant encore deux ou trois mètres avant de se rencontrer. A ce moment là, en surface apparut au sol un grand cercle de lumière éclairant les deux êtres. Ils étaient désormais amis, liés d'un sentiment inébranlable. Ils savaient tout deux qu'à cet instant, la mort de l'un entrainerait à coup sur la mort du second.

Ainsi se finit la promenade du seigneur, ainsi se finit la plus belle journée de sa vie, ainsi se finit mon histoire... L'histoire de mes souvenirs...

Ai-je rêvé, je ne saurai le dire, ais au fond de moi je crois pourtant le sentir, lui, encore si proche et pourtant si loin de moi.

Ne m'oublie pas mon ami, ne m'oublie pas car au travers du temps, à la fin de toute chose il ne restera rien que nous deux, rien qu'un amour de frère, rien que des larmes de joie. Toi et moi sinon rien...

Two Half

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