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 Prisonnier

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Yuukie02
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MessageSujet: Prisonnier   Prisonnier I_icon_minitimeDim 6 Mar - 16:58

Le soleil se levait à peine sur Notre-Dame, teintant le ciel d’un rose pale. Les premiers bruits se faisaient entendre dans les rues avoisinantes. Une sirène d’ambulance, le klaxon d’une voiture, le bruit insupportable d’un camion-poubelle qui effectuait sa tournée… Non loin de là, dans une ruelle peu desservie, Eric ne tarderait pas à se réveiller. C’est lui qu’on voit dans son lit, à travers la fenêtre du troisième étage de cet immeuble un peu miteux. Regardez-le, il est encore jeune du haut de ses vingt ans. Il vient de décrocher son premier emploi, il faut qu’il se lève à l’heure, il ne peut pas se permettre d’arriver en retard pour sa première journée de travail et il le sait. Cependant, aujourd’hui, rien ne se passerait comme prévu pour Eric, et il allait bientôt s’en rendre compte.

La sonnerie du téléphone résonna dans toute la pièce. You say you want diamonds on a ring of gold, you say you want our story to remain untold, but all… L’homme remua sous la couette, refusant de se lever. You say you’ll give me a highway with no one on it, treasure just… Il se leva en sursaut, comme s’il ne comprenait pas ce qu’il se passait. Il s’assit au bord du lit, regarda ses mains et fit bouger ses doigts, regarda ses jambes d’un air effaré. A river on a time of dryness, a harbour in the tempest… Il chercha d’où venait cette musique qu’il connaissait tant, qu’il avait tant de fois entendu. Ses yeux se posèrent alors sur la table de chevet, là où se trouvait le téléphone portable. Il s’agissait d’un beau téléphone, plutôt récent, le genre de téléphone que tout homme d’affaires possède. D’un style raffiné et des courbes élégantes, il avait toutes les fonctionnalités qu’on puisse imaginer. Il le prit dans les mains et le retourna dans tous les sens, regardant attentivement chaque façade, chaque bouton. Il tenta d’arrêter la musique en appuyant sur divers touches, en vain, celle-ci ne cessa pas. Alors, dans un élan de désespoir, il secoua le téléphone et le jeta sur le lit.

Le sol se mit à trembler. Des craquements sinistres se firent entendre. Eric se réveilla sous le choc des secousses, balloté dans tous les sens. Que se passe-t-il donc, se demanda-t-il. Est-ce un tremblement de terre ? Sa vue était trouble, les couleurs étaient pales comme voilées de blanc, les meubles de sa chambre lui paraissaient anormalement immenses ainsi que la distance qui le séparait du plafond. Il tenta de bouger et de se lever, mais ce lui fut impossible, il restait parfaitement immobile. C’est donc bien un tremblement de terre, je dois avoir les jambes bloquées, ou bien je suis paralysé. Soudain, il se sentit rebondir, comme si quelqu’un se jetait sur le lit à côté de lui. Essayant de voir ce qu’il se passait, Eric pensa rêver, ou même être mort. Il se retrouvait face à quelque chose d’inattendu. Devant lui se dressait son corps, son corps à lui-même. Comme je suis grand vu de l’extérieur, se dit-il. Il se passa alors quelque chose d’encore plus imprévu. Son corps se pencha vers lui et le prit dans les mains, comme si au final Eric n’était plus qu’un insecte. Le corps tapota du bout du doigt Eric, et d’un ton hésitant demanda : « Y’a quelqu’un là dedans ? ». C’était bien sa propre voix qui s’adressait à lui, mais les paroles n’étaient pas fluides et donnaient l’impression que la personne apprenait à parler. Eric voulut répondre, c’est alors qu’il se rendit compte qu’il était incapable de s’exprimer, malgré toute la volonté qu’il y mettait.
Quelques secondes s’écoulèrent, puis l’interlocuteur reprit la parole : « Bon écoute-moi. Je sais que ça va être difficile à croire, même que c’est plutôt étrange, mais pourtant c’est la réalité. Je sais pas comment c’est arrivé, ni pourquoi c’est arrivé, mais maintenant on en est là et il faut qu’on trouve une solution, j’ai pas envie de rester éternellement ici ». Eric ne comprenait pas le moins du monde le sens de ce que son corps lui disait, encore moins pourquoi il lui disait cela. Il continua à parler : « Normalement, tu dois m’entendre, je t’entendais avant, c’est d’ailleurs pour cela que j’arrive à parler correctement… Je me demande si tu as compris ce qui se passe ». Il marqua un temps de pause. « Ce qu’on va faire, c’est que je vais t’emmener devant le miroir, tu verras par toi-même ce qui est arrivé… et ce que tu es devenu ». Ces dernières paroles commencèrent à inquiéter sérieusement Eric. Ainsi, j’avais raison, se dit-il. Il m’est vraiment arrivé quelque chose de grave. Mais il n’arrivait toujours pas à distinguer s’il s’agissait d’un rêve ou de la réalité.
Il fut ainsi transporté dans la salle de bain, où se trouvait le seul miroir de l’appartement. Et là, devant le miroir, ce fut le choc. Ce dernier ne reflétait que le corps et son téléphone portable, qui se tenait dans la main du corps là où il se trouvait lui-même. Mais il n’y avait rien d’autre dans la main. Il comprit alors qu’il était devenu invisible et que seul le corps pouvait le voir. Ou alors, il était le téléphone. Eric commença à réfléchir à toute vitesse, les pensées se bousculaient dans sa tête. Un bruit de flash se fit entendre. Oui c’était bien ça ! Il était devenu le téléphone portable, il était enfermé à l’intérieur ! Et sous l’effet de la surprise, il avait déclenché l’appareil photo, qui lui permettait d’ailleurs de voir. Voilà pourquoi je ne peux pas bouger et pourquoi je ne peux pas parler. Que m’arrive-t-il ? Suis-je en train d’halluciner ? Il était forcé d’admettre qu’il ne rêvait pas, car il sentait l’emprise de la main sur lui-même. Mais une question lui occupait encore l’esprit. Si je suis dans le téléphone… cela veut-il dire que le téléphone a pris ma place ?
Il regarda une nouvelle fois son reflet dans le miroir. Que c’était-il donc passé ? Comment était-ce arrivé ? Le corps le regardait fixement. Il recommença à parler. « L’échange a du se passer par un court circuit inattendu, j’ai pris ta place, tu as pris la mienne ». Ce fut les dernières paroles qu’entendit Eric, avant de sombrer dans le noir total.

Eric se réveilla sans savoir dire combien de temps il était resté inconscient. Il était maintenant revenu dans la chambre, et se trouvait dans les mains jointes du téléphone-corps qui avait pris sa place. Celui-ci était probablement assis devant le lit et ses mains posées dessus, à ce qu’en pouvait voir Eric. Il le regardait fixement, d’un air plutôt inquiet, mais toutefois soulagé. « Ah, j’ai enfin réussi à te rebrancher ! J’ai cru que je n’y arriverai jamais ! », dit-il. Ce n’est pourtant pas compliqué de brancher une prise dans un téléphone, pensa Eric. « Je crois qu’il y a moyen qu’on puisse communiquer toi et moi. Il faudrait que tu puisses accéder au système des messages textes. Alors voilà, il faut que tu fasses comme ça… ». Il lui expliqua alors comment faire, qu’il fallait qu’il pense de telle façon et en y mettant toute sa volonté, que ça ne pouvait pas marcher autrement. Après quelques essais infructueux de concentration, Eric parvint finalement à écrire ce qui le préoccupait le plus depuis son étrange réveil : « Tu vas rater mon premier jour de travail ! Dépêche-toi ! Sors et allons-y !». Il lui écrivit ce qu’il devait porter et lui dit qu’il devait se coiffer, mais au final le résultat était peu convaincant. Le téléphone-corps ressemblait à un jeune qui revenait de soirée, avec sa chemise blanche débraillée et ses cheveux désordonnés. Ce n’est pas vraiment au point, mais bon on fera avec, jugea Eric. Le téléphone-corps prit Eric dans la main et quitta l’appartement, claquant la porte derrière lui.

Après un court trajet à pied, ils se retrouvèrent tous les deux devant l’entreprise qui avait recruté Eric en tant que développeur web. Eric lui fit un petit récapitulatif de ce qu’il devait faire ou ne pas faire : « Normalement tu vas rencontrer le patron rapidement. Tu t’en tiens au minimum ! Et tu te mets devant l’ordinateur et tu fais exactement ce que je dis. Tu ne parles à personne ». Le téléphone-corps acquiesça. Ils entrèrent à l’intérieur. Eric ne pouvait s'empêcher de ressentir un profond stress, de peur de ce qu’il pourrait se passer. Le téléphone-corps le tenait dans la main et s'approchait de manière hésitante vers l'accueil. Eric pouvait même ressentir les tremblements émanant du corps, qui étaient si fort qu’il eu peur de se retrouver par terre à un moment ou à un autre.
Le téléphone-corps se tenait maintenant devant l'hôtesse d'accueil qui le regardait de manière surprise. Il y avait devant elle un jeune homme qui ne se tenait pas droit, son épaule gauche exagérément haussé comparée à celle de droite. Il était rasé d'une manière étrange, si l'on considère que le fait de ne se raser que la moitié gauche du visage correspond à un style très spécial.
Le corps-téléphone et la jeune femme se regardèrent ainsi pendant plusieurs secondes. Eric avait beau afficher en boucle et frénétiquement des messages à l'attention de son corps, rien ne le faisait réagir. Oh non ce n’est pas le moment d'être impressionné par une jeune femme, même charmante, pensa Eric, qui dans sa coque de métal vivait le pire cauchemar de sa vie. Ce silence de la honte fut brisé par la jeune femme qui demanda d'une voix légèrement apeurée si elle pouvait faire quelque chose pour ce jeune homme. Eric décida de vibrer constamment, ce qui fit reprendre conscience à son corps des directives qu'il lui avait confié. Il ouvrit la bouche et débita à toute vitesse : « Non euh… Oui euh… Bonjour, je commence aujourd'hui et j'ai rendez vous avec Monsieur Directeur Edgart Montciel ». On eu cru entendre un petit garçon récitant une poésie mal apprise à son professeur lors d'un matin difficile. Eric se serait caché derrière ses mains s’il en avait eu la possibilité. La jeune femme ne put s'empêcher d’esquisser un sourire amusé sur son joli visage, suivit par le jeune homme qui se trouvait en face d’elle et qui lui déballa un sourire des plus niais, la bouche mi-ouverte laissant apparaitre des dents mal brossées.

La rencontre avec le directeur se passa bien ainsi que le reste de la matinée, même si le téléphone-corps éprouvait la fatigue pour la première fois, d’une nuit trop courte. Eric avait eu à activer le mode vibreur quelques fois afin de rappeler à son usurpateur qu'il avait un travail à faire. Les choses se compliquèrent lors de la pause-déjeuner, car le téléphone-corps ressentit la faim et ne savait comment la gérer. Il lui fallut manger, mais comment manger quand on ne savait faire. Il tenait ses couverts dans le mauvais sens et ne s’en servait qu’à moitié, et ouvrait grand la bouche en faisant énormément de bruit à chaque bouchée. Dans la cafétéria, la plupart des personnes présentes le regardait d’une manière étrange. Eric était bien content de son côté, un des avantages d’être un téléphone, c’est qu’on ne ressent pas la faim.
Dans le courant de l’après-midi, une lourde tâche fut confiée au nouvel employé. Seulement, il lui était trop difficile de l’accomplir dans le temps donné. Il avait la vitesse de frappe au clavier digne d'un grand père installant pour la première fois un ordinateur dans son foyer. Le temps que le téléphone-corps ne comprennent toutes les subtilités du double-clique, Eric aurait le temps de perdre son emploi une dizaine de fois.
A eux deux, ils trouvèrent une solution. Et grâce à un câble usb, Eric se retrouva connecté à l’ordinateur, et prit le contrôle du clavier pour accélérer les choses. Le téléphone-corps reçut des félicitations pour son beau travail, ce qui le rendit extrêmement fier. Ce fut à ce moment là qu’une belle femme passa non loin de là. Il la vit et ne put s’empêcher de la siffler pour attirer son attention. La femme s’immobilisa, le regarda et s’avança vers lui d’un pas décidé. Le téléphone-corps eu alors les joies de découvrir ce que l’on ressentait lorsque l’on reçoit une gifle. Puis elle repartit, sans dire un mot. Eric, qui avait assisté à l’ensemble de la scène, ne put s’empêcher de s’énerver quand le téléphone-corps revint s’asseoir devant son bureau. « Mais qu’est-ce qui t’as pris ? Tu crois vraiment que c’est comme cela qu’on drague une femme ? Si c’est ce que tu crois, mais alors tu es vraiment… ». Il ne put finir sa phrase, car son interlocuteur l’interrompit, d’un ton insolent : « Oh ! J’en ai marre de toi ! Je fais ce que je veux ! Et puis de toute façon, je n’ai pas besoin de toi, je peux très bien m’en sortir tout seul ! ». Et dans un excès de rage, il jeta violemment le téléphone contre le sol, qui se brisa en mille morceaux.

Quand Eric rouvrit les yeux, quelle fut sa surprise de se voir assis sur le fauteuil, devant le bureau. Le téléphone était là, sur la moquette, à quelques pas de lui, irrécupérable. Il avait bel et bien réintégré son corps, sûrement au moment où le téléphone avait été détruit. Il pouvait à nouveau bouger, parler, ressentir réellement. Il prenait un véritable plaisir à remuer chaque partie de son corps. Et non il n’avait pas rêvé, son téléphone devant lui en étant la preuve.
Eric continua sa vie normalement, il monta en grade progressivement dans son travail, avant de finir par ouvrir sa propre entreprise au bout de quelques années. Il connut du succès avec les femmes, notamment avec celle avec qui son usurpateur avait eu le léger incident. Il finit même par se marier avec elle et fonda une famille. Il ressortit tout de même différent de cette expérience, car il avait compris et vécu ce qu’on pouvait ressentir lorsqu’on ne contrôlait plus son corps, lorsqu’on était paralysé, lorsqu’on était incapable de s’exprimer. Depuis ce jour, il eu un profond respect pour les personnes handicapées, aveugles, muettes, ou même dans l’incapacité de bouger. Il les trouvait courageuses de vouloir continuer à vivre et de s’en sortir surtout. Et enfin, il ne regarda plus jamais les téléphones portables de la même façon. Il en prit grand soin, en se disant que peut-être, un jour, il se retrouverait dans la même situation…
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